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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 12:40
Aujourd'hui un peu d'humour avec cette parodie de la chanson de Grégoire toi + moi. Les images de cette version sont aussi intéressantes que les paroles...





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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 11:01




Il est des fois où j'ai la désagréable impression que certains investisseurs cherchent à obtenir le beurre et l'argent du beurre ! En effet, certains actionnaires de la banque Northern Rock ont considéré que le prix de rachat de leurs titres, suite à la nationalisation de l'établissement, n'était pas suffisant ! Cela à de quoi m'indisposer profondément (je reste poli...), lorsque l'on sait qu'ils ont investi leur argent uniquement dans une logique de profit à court terme, et qu'aujourd'hui ils appellent à l'aide les autorités : quand les cours grimpent ils ne veulent pas entendre parler de régulation et de justice, mais quand le marché se retourne on quémande l'aide de l'Etat. Ceux-là auront même eu le culot d'exiger l'aide de la justice.

Fort heureusement, la Haute Cour de Londres a rejeté la plainte de ces 150 000 investisseurs, au nombre desquels figuraient les fonds spéculatifs SRM Global et RAB Capital. Les deux juges chargés de l'affaire ont motivé leur décision par le fait que l'indemnisation proposée n'est que la juste récompense de l'erreur de jugement des actionnaires sur la direction de l'entreprise et le plan stratégique désastreux qui a conduit la banque à l'insolvabilité. Dit autrement, les juges ont rappelé à ces actionnaires que lorsqu'on investit dans des titres, on sait à quoi on s'expose si la société est en faillite...

En définitive, cette affaire aura servi à m'énerver à mettre en lumière les contradictions inhérentes au libéralisme économique à outrance : d'un côté on cherche à éliminer toute régulation, de l'autre on supplie pour obtenir des institutions un viatique lorsque tout va mal...

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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 11:01




C'est parfois surprenant comment une information datant de plusieurs semaines prend soudainement une ampleur dans le monde médiatique. J'en veux pour preuve ce que l'on appelle désormais l'affaire Eco-Emballages. Avant de détailler ce qui s'est passé, rappelons juste que l'information explosive avait déjà été donnée au mois de décembre 2008, mais il a fallut attendre l'audit mené par le cabinet Deloitte, qui chiffre la perte potentielle de la trésorerie de cet organisme, pour qu'on en parle un peu partout.

Qui est  Eco-Emballages ? 

Fondée en 1992, c'est une société anonyme de droit privé mais sans but lucratif et exonérée d'impôt. Eco-Emballages a une mission d'intérêt général (avec agrément du ministère de l'environnement) qui consiste à collecter auprès des industriels une contribution d'en moyenne 0,6 centime d'euro par emballage et de la redistribuer aux collectivités locales pour les aider à financer la collecte sélective des déchets et leur recyclage. Elle est détenue par 210 actionnaires, via la holding Ecopar, propriété à 70 % des industriels contributeurs, à 10 % des distributeurs (Auchan, Carrefour...) et à 20 % des professionnels du recyclage. En 2007, 47 000 entreprises ont versé 411 millions d'euros pour financer 1 331 collectivités locales.

Fort bien me direz-vous, mais où est le problème ?

Le directeur général, qui a été aussi directeur financier un peu plus tôt, plaçait sur les conseils d'un ami à lui la trésorerie de la société. Un ami pour le moins sulfureux, puisque Michael Kraland, Néerlandais domicilié en Irlande, avait créé en France Trinity Capital Partners, à laquelle la Commission bancaire a retiré son agrément en août 2002... Les montants placés sont passés de 34 millions d'euros, fin décembre 2001, à près de 300 millions d'euros, fin décembre 2006, pour retomber à 225,6 millions d'euros en 2008. Une part significative - jusqu'à 43 % des réserves - a été logée dans trois fonds très spéculatifs, gérés par une petite société de neuf salariés, basée à Zurich (Suisse), Primores. Eco-Emballages détenait 37 % du fonds appelé Primores Opportunity et 13 % de Primores Growth, domiciliés aux îles Caïman, et y avait investi 70,8 millions d'euros.

Tout cela ne semblait déranger personne jusqu'au jour où les fonds Primores affichèrent une perte de leur valeur liquidative de 23,7 millions d'euros ! C'est à ce moment que le ministre de l'environnement déclara qu'il trouvait "hallucinant que 60 millions d'euros destinés aux collectivités locales soient placés dans un paradis fiscal". Mieux vaut tard que jamais...

Et en plus, c'est légal !

Le plus triste dans cette affaire est, qu'à priori, il n'y a rien de délictueux. En effet, tous les administrateurs et commissaires au compte ne pouvaient qu'être au courant de ces placements - même s'il n'en connaissait pas forcément tous les détails - puisque les comptes en retracent l'historique...

En définitive, on peut s'insurger à juste titre du fait qu'une société ayant une mission d'intérêt général puisse s'amuser avec des placements financiers hasardeux. Car, en bout de chaîne, les vraies victimes sont les collectivités locales, et donc les citoyens ! Quand je pense qu'en outre ce directeur général avait eu l'audace de publier il y a quelques années des livres pour nous expliquer comment bien gérer la trésorerie d'une entreprise...

Quelle image pitoyable !

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 13:36




Jeudi dernier j'ai donné une conférence de 2h sur la crise à Saint-Avold dans le cadre de l'Université du temps libre (UTL). Le public cherche en effet à comprendre les origines et les conséquences de cette crise, d'autant plus que les médias ne brillent pas toujours par la clarté et la cohérence de leurs propos. J'ai pour ma part toujours plaisir à expliquer avec précision le pourquoi et le comment de cette crise que nous traversons, et j'interviens par conséquent volontiers lorsqu'on m'invite à m'exprimer.

Ainsi, l'UTL m'a demandé d'intervenir sur le même sujet le vendredi 06 mars de 15h30 à 17h30 à l'amphithéâtre Le Moigne de Metz et j'organiserai une autre conférence sur ce thème à l'ISEG Strasbourg dans quelques semaines et à Sarreguemines au mois de juin, juste après la parution de mon livre sur les marchés financiers.

Le Républicain Lorrain était présent à ma conférence de Saint-Avold et m'a consacré un article que vous trouverez ci-dessous :



                 [ Cliquer sur l'article pour l'agrandir ]

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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 12:14




Récapitulons : d'un côté nous avons le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jego, de l'autre le LKP (le Collectif contre l'exploitation). Les deux parties semblaient s'entendre sur presque tout d'après les médias, mais depuis ce matin ils ne s'entendent sur plus rien ! Faut-il rappeler que le secrétaire d'Etat est parti un peu précipitamment de l'île hier soir, officiellement pour négocier avec le Premier ministre (décidément on négocie beaucoup en ce moment...). L'originalité tient à la justification de son départ en direct sur le téléphone portable de la présentatrice de Canal 10, une chaîne de télévision locale très regardée : "Je reviendrai très très vite et j'espère avec une solution. Que personne ne s'affole". (sic !)

 

Le principal point d'achoppement se situe en fait au niveau de l'augmentation salariale de 200 euros pour les plus bas salaires de l'île. Monsieur Jego, tout en laissant une porte ouverte, rappelle ainsi que selon lui une augmentation des salaires de cet ordre obligerait un certain nombre d'entreprises à licencier. Propos évidemment confirmés par les représentants locaux du patronat... De nombreux patrons ne cachent d'ailleurs plus leur aigreur devant l'absence des forces de l'ordre et parle même de prise de pouvoir par le LKP. Ce dernier, en réponse au secrétaire d'Etat, a souligné que Nicolas Sarkozy a trouvé 360 milliards d'euros pour sauver les banques et s'applique désormais à sauver l'industrie automobile. Cette réaction fait très certainement suite au silence assourdissant de notre omniprésident, lors de son intervention télévisée, sur les événements de l'île...

Quoi qu'il en soit, vous aurez compris que la situation est bloquée et que le départ précipité du secrétaire d'Etat n'a rien arrangé. De plus, le mouvement est en train d'essaimer en Guyane et sur l'île de la Martinique où les syndicats ont obtenu la baisse des rideaux des magasins par la force. Pour ne rien arranger, un rapport commandé par le ministère sur le système de distribution de l’essence dans les DOM-TOM, vient de paraître dans la presse. Pour en faire un résumé simple, sachez que ce rapport parle d'enrichissement sans cause des compagnies pétrolières et  pointe du doigt les services de l’Etat, incapables de justifier la base des calculs sur lesquels repose leur évaluation des prix. On se retrouve par conséquent en présence de nombreux catalyseurs du malaise social et économique. Il ne faudrait surtout pas rajouter à ce cocktail explosif des promesses politiques évanescentes qui auraient pour conséquences d'attiser encore plus la défiance du peuple français (de métropole ou d'Outre-Mer) à l'égard du pouvoir exécutif.

Pour finir, à propos de promesses politiques évanescentes, je ne peux m'empêcher de penser à l'aciérie de Gandrange où un candidat à l'élection présidentielle avait, en février 2008, fait de nombreuses promesses suite à l'annonce de plusieurs centaines de licenciements. On parlait alors de 30 millions d'euros d'investissements, de construction d'une centrale électrique en partenariat avec Poweo, de la création de 124 emplois, etc. Le rêve a depuis pris fin très vite, trop vite...

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 12:31



J'ai assisté hier soir à une conférence économique sur le partage des richesses. La problématique retenue fut certes intéressante, mais je suis resté perplexe face à la démonstration qui m'a été soumise. En effet, l'argumentation m'a semblé fort discutable tant sur le fond que sur la forme. Or, j'ai pour principe de ne pas intervenir dans ce genre de situation pour ne pas déstabiliser le conférencier devant son auditoire et respecter son travail. Mais, venant de faire une conférence sur la crise à Saint-Avold dans le cadre de l'UTL, la faim me lancinait tant, que je n'ai pas pu rester pour en débattre avec lui à 22h. Suite aux personnes qui sont venues me voir pour me demander mon avis sur cette présentation (l'une d'entre-elle ayant clairement remarqué certaines failles du raisonnement...), je me suis décidé à écrire ce billet pour préciser quelques points.

Le conférencier avait notamment présenté la répartition de la valeur ajoutée brute entre salaire et capital pour en déduire une baisse continue des salaires au sein de celle-ci. Cette idée, pour séduisante qu'elle puisse être au vu du titre de la conférence, est malheureusement trop simpliste... En effet, rappelons que la valeur ajoutée est ce qu'il reste à l'entreprise après avoir payé les fournisseurs, et qu'elle se partage en trois parts : celle de l'Etat, celle destinée aux salariés, le reste revenant aux apporteurs de capitaux (actionnaires + créanciers).

Si on se base uniquement sur les sociétés non financières où le salariat est la règle (histoire d'éviter la comptabilisation des travailleurs indépendants dont la rémunération correspond autant à un retour sur travail que sur capital investi), on peut alors raisonnablement s'interroger sur le partage entre travail (c'est-à-dire le salaire et les cotisations sociales) et capital. Mais pour ce faire, il faut impérativement retirer de la valeur ajoutée brute ce qui n'est pas distribuable : les impôts sur la production - comme par exemple la taxe professionnelle - et les coûts de remplacement des équipements et machines obsolètes - que l'on appelle l'amortissement.

Or, ces postes ont sensiblement augmenté au cours du temps et chacun sait que les machines sont devenues de plus en plus chères, entraînant par là même une hausse du poste amortissement. Le montant réellement distribuable entre travail et capital doit donc éliminer ces 2 postes, ce qui permet d'aboutir à un agrégat que l'on appelle la valeur ajoutée nette au coût des facteurs. Ce n'est qu'alors qu'il est possible de comparer le partage entre travail et capital dans le temps, à condition encore d'inclure dans les salaires les cotisations sociales qui représentent un salaire différé. Et là, surprise : le partage n'a quasiment pas bougé en France depuis plusieurs années maintenant, et se situe aux alentours de 80 % pour les salaires (avec cotisations sociales) et 20 % pour le capital...

Ceci me permet ainsi d'embrayer sur une autre conclusion erronée du conférencier : tous les grands pays d'Europe ne connaissent pas la même évolution du partage travail/capital. Par exemple, on peut montrer que la Suède et le Danemark, pourtant présentés comme des modèles sociaux, ont vu la part des salaires (avec cotisations sociales) dans la valeur ajoutée nette au coût des facteurs baisser très sensiblement depuis 30 ans et s'installer sur une tendance baissière...

Pour finir, on pourra donc me demander : si ce n'est pas le capital qui grignotte les salaires des Français, d'où vient-il qu'ils ne progressent pas en pouvoir d'achat ? L'explication tient essenitellement aux cotisations sociales qui représentent dans leur ensemble une part croissante de la rémunération. Ainsi, le salaire net moyen - mesuré en euro constant pour neutraliser l'inflation - a très peu progressé en 30 ans (0,4 % / an) et surtout sa progression fut bien plus lente que celle de la valeur ajoutée.

C'est fou ce que l'on se sent mieux après avoir remis les pendules à l'heure !

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 10:14




Je viens de terminer le 1re semestre du cafet'eco qui se tient à l'Université Populaire de Sarreguemines depuis le mois d'octobre dernier. J'ai souhaité en faire un lieu incontournable et ouvert du débat économique afin que chacun puisse s'exprimer, apprendre et exercer son sens critique dans une ambiance conviviale. 

Le public fut au rendez-vous, même lorsque la météo oublia d'être clémente... Je tiens donc tout particulièrement à les en remercier ! Nous avons ainsi pu débattre de nombreux sujets comme le pouvoir d'achat, la mondialisation et les multinationales, les plans de relance, les délocalisations, les théories économiques,...

Fort de ce succès, nous avons décidé avec Patrick Giessberger (avec qui je suis en photo ci-dessous), directeur de l'Université Populaire de Sarreguemines Conflurences, de poursuivre avec un 2e semestre, composé de 7 rencontres allant du mois de février au mois de juin. Ce semestre sera indépendant du précédent, de sorte que toute personne intéressée par nos échanges pourra très facilement s'intégrer au groupe.

Première rencontre du cafet'eco du 2e semestre : jeudi 26 février 2009 à 18h30, Place Jeanne d'Arc à Sarreguemines (Pôle école). Renseignements et inscription en
cliquant sur le site de l'UPSC.


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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 10:19




Après avoir beaucoup écrit sur le plan de relance français, voici qu'arrive la version américaine qui a déjà été adoptée à la Chambre des représentants. Bien entendu, elle est sans commune mesure avec la nôtre puisqu'elle pèse au bas mot 800 milliards de dollars (l'équivalent de 604 milliards d'euros !). Ce plan répartit les fonds de la manière suivante : 275 milliards de dollars de réductions d'impôts, une augmentation des indemnités chômage, et plus de 540 milliards d'investissements dans des infrastructures (routes, les écoles ou le développement de l'Internet à haut débit). 

L'impression que j'ai lorsque je vois les premiers détails de ce pla, c'est qu'il s'agit surtout de juguler l'hémorragie à défaut d'avoir une politique économique définie pour l'avenir. En effet, même si je ne conteste pas la légitimité de ces orientations - réductions d'impôts des particuliers et des PME, allongement de la durée de la couverture chômage, aides aux emprunteurs immobiliers insolvables, avantages fiscaux pour les employeurs qui embauchent - je crains que cela n'apporte pas tous les effets escomptés. Par exemple, l'idée de l'avantage fiscal pour les employeurs qui doit les inciter à engager des salariés est une bonne idée lorsque l'économie n'est pas déjà en récession. En l'état actuel des choses, c'est le carnet de commande vide et un horizon à court terme sombre qui vont influer fortement sur la décision d'embauche et non pas les éventuels avantages fiscaux...

La 2e partie du plan, qui est aussi la plus massive, concerne les investissements dans les infrastructures. J'avais déjà expliqué que dans le modèle de relance keynésien, ce type d'investissements apporte le meilleur coefficient multiplicateur pour peu que ceux-ci soient bien ciblés. Ainsi, l'idée d'Obama de doubler en trois ans la production d'énergies renouvelables, d'amener l'Internet à haut débit dans les zones reculées et d'élargir le réseau électrique est un pas en avant. Mais pour autant, le président américain n'a pas su résister aux lobbies financiers : tout d'abord, il envisage d'augmenter la somme allouée au sauvetage des banques votée sous George Bush (le plan TARP) pour la faire passer de 700 à 1 000 milliards. Ensuite, certains secteurs sortiront plus gagnants que d'autres, ne serait-ce que par l'intense travail de lobbying qu'ils font depuis quelques jours à Washington... A tel point, que le Prix Nobel d'économie Paul Krugman dans une chronique intitulée "Planté en plein chaos", reproche au plan sa logique "conventionnelle" et son manque d'audace, et à M. Obama son refus de "faire des choix difficiles et de résister aux intérêts particuliers". Notamment sa répugnance à envisager "une nationalisation temporaire de plusieurs grandes banques"...

Il faut maintenant attendre le vote du Sénat, où les Républicains ne semblent pas goûter du tout ce plan de relance. Ensuite, si ce plan est voté, il faudra l'appliquer au plus vite et espérer que la confiance revienne afin de changer les anticipations des agents qui risquent fort de se caler sur une logique de déflation...

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 10:27




Vous connaissez comme moi le dicton "les meilleures blagues sont les plus courtes !". Or, le petit article économique que j'ai lu hier dans le Figaro, s'il a le mérite d'être court, me laisse tout de même l'impression que s'il s'agit d'une blague, elle est de mauvais goût... En effet, sous le titre "La recette originale de Fabius contre la crise", on pouvait y lire :


"Face à l'ampleur de la crise financière, Laurent Fabius explore des solutions peu académiques. Pour l'ancien premier ministre de Mitterrand, le recours au déficit pour financer les plans de relance ne peut que déséquilibrer le système. Afin de le rééquilibrer, il évoque d'abord une relance massive et coordonnée de l'inflation au niveau mondial, l'hyperinflation. Dans ce scénario, la hausse régulière et forte des prix fait que le remboursement des dettes, dont le montant est déjà connu, pèse de moins en moins sur les finances. Les États emprunteurs seraient favorisés, au détriment des États prêteurs. Il en irait de même pour les ménages. Pour Laurent Fabius, ce serait aussi une forme de redistribution des richesses des anciennes générations vers les jeunes. Seul problème, l'hyperinflation est toujours accompagnée d'une forte récession."

Là je reste pantois ! Que quelqu'un qui a été, entre autres, ministre de l'économie et 1re ministre puisse écrire de pareilles inepties m'inquiète... Son plan consisterait donc à laisser s'envoler l'inflation jusqu'à l'hyperinflation afin d'alléger la charge de remboursement des dettes. Excellente idée qui a fait ses preuves notamment en Argentine dans les années 90 et actuellement au Zimbabwe : dans ce dernier pays, l'inflation a été telle - 2,2 millions pour cent ! - qu'aujourd'hui 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Dans la vie courante cela se traduit par le fait que les prix des denrées de base augmentent environ de 30 à 40 % chaque jour, un pain qui était vendu le dimanche 60 milliards de dollars zimbabwéens coûtant ainsi 100 milliards le lendemain. Je vous laisse imaginer la situation de pénurie qui en découle...

Le plus drôle (on rit jaune, je le concède), est que Laurent Fabius aurait déclaré, d'après cet article, que le recours au déficit ne peut que déséquilibrer le système. L'hyperinflation serait donc la solution miracle que personne n'a comprise en Europe ? Dans ce cas, il faut absolument nommé Robert Mugabe (le président du Zimbabwe) tête de liste aux européennes ! Quant à l'histoire de la redistribution des richesses des anciennes générations vers les jeunes dont il est question dans l'article, voilà comment mettre un vernis rose sur la vraie idée idiote qu'est l'hyperinflation.

Avec autant de mauvaises idées à gauche comme à droite, les politiques nous montrent leur parfaite incompréhension des problèmes économiques : et dire qu'un plan de relance repose essentiellement sur la confiance...

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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 20:07

Je vous avais dit dans mon précédent billet que TV8 allait consacrer un reportage à ma dernière conférence sur les délocalisations qui s'était tenue jeudi 15 janvier. C'est chose faite, et vous pouvez - pendant une semaine - consulter la vidéo sur le site de TV8 en cliquant sur la photo ci-dessous. J'en profite pour remercier encore une fois le public et toutes les personnes qui s'impliquent pour que mes conférences soient une réussite...




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