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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 11:11

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Depuis le début de la crise, il ne se passe pas une journée sans qu'il soit question de la compétitivité. Le plus surprenant est que ce sujet semble dorénavant transcender les clivages politiques, puisque François Hollande y fait autant référence que Nicolas Sarkozy...

 

A l'occasion de l'inauguration en octobre 2012 de l'usine d'assemblage du futur Airbus A350, Jean-Marc Ayrault avait martelé que "relever le défi de la compétitivité, c'est relever le défi de la lutte contre le chômage" :

 

 

D'où la création d'un "Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi" pour restaurer la compétitivité. Faisant suite au rapport Gallois dont j'avais parlé dans ce billet, ce pacte est décliné en 35 mesures que l'on peut consulter ici. On ne manque d'ailleurs pas d'être étonné lorsqu'on lit qu'il faut "redresser nos finances publiques pour assurer un environnement financier stable à nos entreprises" (mais bien entendu, pas d'austérité mais juste un peu d'après ce document).

 

Les médias auront surtout retenu la mesure phare : le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE). Le CICE correspond à une réduction d'impôt, donc à une baisse des coûts pour les entreprises d’environ 4 % en 2013, puis 6 % à partir de 2014 de la masse salariale brute en-dessous de 2,5 SMIC. L'objectif étant bien entendu que l'entreprise n'en profite pas pour augmenter les dividendes ou la rémunération du patron.

 

Pour satisfaire les TPE et les PME, le gouvernement a également mis en place des Assises de l'entrepreneuriat qui ont débouché sur 44 propositions. Officiellement, elles ont pour ambition de "réconcilier l'impératif de croissance et de compétitivité avec la dimension sociale et humaine de l'entreprise".

 

Pellerin.jpg

 

[ Cliquer sur l'image pour voir la vidéo de Fleur Pellerin ]

 

Plus prosaïquement, il s'agit de doubler le nombre de création d'entreprises de croissance sur le territoire d’ici à cinq ans. D'où certainement l'expression de choc de compétitivité pour les PME qui circule dans les médias pour qualifier ces mesures...

 

Et l'emploi dans tout ça ? Il devrait découler de la compétitivité des entreprises... Mais on néglige ainsi les questions de conditions de travail, de contrats de travail, etc. D'aucuns prétendent que ces questions ont trouvé réponses dans le texte signé en janvier par les partenaires sociaux (qualifié d'accord compétitivité-emploi), puisqu'il propose de nouveaux droits pour les salariés (complémentaire santé,...) en contrepartie d'une flexibilité accrue pour les entreprises (simplification du chômage partiel,...).

 

Mais c'est oublier un peu vite que les rares concessions faites par le patronat lui ont permis de faire avancer, en quelques mois, un agenda néolibéral qui détricote les acquis des salariés comme le rappellent Thomas Coutrot et Gérard Filoche. Voilà pourquoi Pierre Gattaz a pu affirmer à l'Usine nouvelle que "tous les chefs d’entreprises de France ont six problèmes majeurs : le coût du travail, la peur de l’embauche, le financement du développement de leur entreprise, la fiscalité et l’environnement réglementaire, la transmission. Sur tous ces sujets, nous devons aller plus loin. Si nous les réglons, nous serons les rois du monde !".

 

En définitive, sous couvert de soutenir l'emploi, les mesures de compétitivité servent à imposer une baisses des salaires réels et une précarité accrue afin de satisfaire les objectifs de profit des actionnaires (Continental à Clairoix est devenu l'archétype des promesses de compétitivité-emploi non tenues). Mais quand vont-ils comprendre que sans demande solvable stable les entreprises ne peuvent survivre ?

 

Au bout du compte, l'alternative qui nous est offerte par ce système est la suivante : soit un chômage élevé (voir mon billet) soit des salariés pauvres et précarisés. Bref, la régression sociale dans tous les cas ! La stratégie du choc de compétitivité ressemble dès lors furieusement à la stratégie du choc tout court...

 

Pourtant, selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), "la compétitivité est la capacité de la France à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants, et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale, dans un environnement de qualité. Elle peut s’apprécier par l’aptitude des territoires à maintenir et à attirer les activités, et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrentes". Certains feraient donc bien de relire cette définition souvent !

 

 

Cette semaine, j'ai évoqué la compétitivité dans ma chronique sur Mirabelle TV. C'est à voir dans le Grand rendez-vous du lundi à partir de la 20e minute :

 

Mirabelle-29-avril-2013.jpg

 

[ Cliquer sur la photo pour lancer la vidéo ]

 

N.B : cette photo d'un combat de Muhammad Ali contre George Foreman provient du site uk.eurosport.yahoo

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commentaires

J
Et si on arrêtait de subventionner les bas salaires qui ne profitent qu'à des secteurs de services franco-français (CHR, tourisme, services à la personne) sans concurrence pour former des<br /> techniciens, des spécialistes de R§D et développer de l'industrie un peu plus haut de gamme et sophistiquée tournée vers l'export au lieu de prétendre concurrencer les chinois, les brésiliens ou<br /> les marocains sur de l'industriel bas à moyenne gamme?<br /> <br /> De mémoire les aides aux entreprises sur les bas salaires doivent représenter 40 milliards d'euros par an, jolie somme à réorienter, non?
Répondre
R
<br /> <br /> Vous avez raison de pointer le couple coût-niveau de gamme. C'est-celui-ci qu'il faut faire évoluer et non le seul coût salarial unitaire. Si le constat était<br /> fait que nos entreprises industrielles ont des coûts trop élevés au vu du niveau de gamme des produits vendus, on arrêterait de vouloir concurrencer la Chine ou le Vietnam...<br /> <br /> <br /> <br />

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