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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 12:53



Le marché de l'emploi va mal, c'est une évidence dont j'ai parlé dans un précédent article. On voit depuis fleurir pas mal d'initiatives plus ou moins heureuses. Je pense notamment à ce jeune diplômé au chômage de 23 ans qui s’était mis  « en vente » sur le site Internet Ebay et qui avait reçu le mercredi 25 février une proposition pour travailler trois ou quatre mois au service de Martin Hirsch, nouveau haut commissaire à la jeunesse. D'ailleurs, d'après ce que j'en ai lu, il recevra un salaire moyen (1 500 euros mensuel) pour un poste qui, au fond, n'est rien d'autre qu'un stage amélioré. Si au moins cette expérience peut lui permettre de trouver un emploi stable...

Autre initiative, plutôt déroutante elle aussi. Il s'agit d'un directeur financier de 51 ans, au chômage depuis 9 mois, et qui n'arrive plus à trouver d'emploi. Il a alors eu l'idée de proposer 50  000 euros à son futur employeur, ou à la personne qui lui permettra de le rencontrer. Une prime d'un montant maximum de 50 000 euros, basée sur une durée de travail de dix ans, versée par mensualités. Payer pour être embauché ! Voilà le bien le comble du capitalisme même si, en y réfléchissant bien, cela reste équivalent à accepter une baisse de salaire...

Au sujet des baisses de salaire justement, certaines entreprises semblent s'y résoudre bien qu'il s'agisse là - de l'avis même des dirigeants - de la pire méthode possible pour réduire les coûts. En effet, on sait depuis l'étude menée par l'économiste Truman Bewley au cours de la récession américaine du début des années 1990, qu'une baisse de salaire est contre-productive. Bewley avait effectué plus de 300 entretiens aux Etats-Unis, notamment auprès de dirigeants d'entreprises afin de mieux comprendre le mécanisme d'adaptation des salaires à la conjoncture économique. Il ressort de son étude que les employeurs sont extrêmement réticents à l'idée de réduire les salaires, et l'évitent autant que possible parce que cela touche le moral des employés. Une baisse des salaires est perçue par les employés comme une sanction - voire une insulte - et dégrade l'estime qu'ils ont d'eux-mêmes, entraînant par là même une dégradation de leur adhésion aux objectifs de leur entreprise.

Les conclusions de cette étude ne semble pas être comprises de tous visiblement, puisque je lisais, il y a quelques jours, que le tour opérateur Donatello avait demandé à ses collaborateurs d'accepter une baisse de salaire et du temps de travail de 10 % pendant un an. Pour être certain de l'accord des salariés, la direction avait prévenu qu'en cas de refus elle serait contrainte d'envisager un licenciement pour motif économique. Ces mots doux ont porté leur fruit, puisqu'un « sondage interne» donnait 99 % de salariés d'accord. Parmi les autres idées sympathiques pour faire baisser les salaires, certains objectifs assignés aux commerciaux sont si élevés qu'ils ne peuvent pas être atteints, ce qui aura forcément une incidence sur le niveau des commissions versées. Autre méthode pour daire baisser les revenus des commerciaux, calculer la partie variable sur les profits dégagés au niveau de zones géographiques très larges... Ces exemples ne sont pas encore une généralité : il reste heureusement des entreprises qui cherchent à se sortir de la crise sans considérer les salariés comme une variable d'ajustement conjoncturelle.

Pour finir, rappelons que les fonctionnaires de certains pays ne sont pas mieux lotis : en Irlande, le premier ministre  a décidé le 3 février, contre l'avis des syndicats, de réduire de plus de 7 % le traitement dans la fonction publique, par le biais d'un prélèvement destiné à financer les retraites. La Lettonie a imposé de son côté en janvier une baisse de 15 % des revenus de ses fonctionnaires, dans le cadre du soutien apporté par le FMI et l'Union européenne.

Et dire que relancer l'économie c'est, me semble-t-il, redonner confiance aux agents économiques en permettant notamment aux ménages de consommer avec un salaire décent et aux entreprises d'avoir les moyens d'investir dans le long terme. Prenons garde à la spirale déflationniste qui nous guette !

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